Shungu Hilda M'gadzah
Après le meurtre de George Floyd, des milliers de personnes sont descendues dans les rues du monde entier pour forcer le débat sur l’injustice raciale, et beaucoup d’entre elles, y compris des enfants, ont saisi l’occasion d’appeler au changement. Partout dans le monde, des mères de famille de toutes les couleurs ont entendu les cris des enfants qui défilaient dans les rues en criant « laissez-nous respirer ». De nombreux groupes professionnels ont publié des déclarations de position sur la lutte contre le racisme. L’Association of Educational Psychologists (un syndicat professionnel) a rapidement publié « Le racisme n’a pas sa place dans notre société ». Un fil de discussion sur un forum professionnel (EPnet) a été lancé par un collègue et a été largement accueilli par le silence. Les tentatives de susciter un débat sur le racisme, l’inégalité et la justice au sein de la profession sont tombées dans l’oreille d’un sourd. J’ai écrit deux lettres au Educational Psychology Group pour partager mes expériences de la profession et appeler au changement. Ces lettres ont reçu une large réponse de la part des psychologues de l’éducation du Royaume-Uni et un collègue a écrit : « Shungu, ton message est l’e-mail le plus important dont je me souvienne avoir lu sur Epnet ». C'est un défi lancé à l'establishment et un appel aux armes pour nous, les Blancs libéraux, qui pensons que nous n'avons pas besoin de nous engager dans un processus continu de confrontation et d'acceptation de notre complicité avec la suprématie blanche. Et je ne parle pas ici d'extrémisme de droite. Se taire n'est pas suffisant. Ces lettres, qui font l'objet de cette présentation, explorent les questions que j'ai soumises au Groupe de psychologie de l'éducation. Ces questions relèvent du domaine de la gestion des conversations difficiles pour favoriser la résilience professionnelle et la santé mentale. Nous espérons que le partage de ces lettres et de ces discussions encouragera une discussion plus large sur le racisme, l'inégalité et la justice dans les professions de psychologie et de psychiatrie. Ce n'est qu'en ayant ces conversations que nos professions et notre société peuvent véritablement parvenir à un changement significatif et mesurable.